
Bob Dylan, Hugues Aufray, Quasimodo : une histoire de la rue Cujas
Tous les amoureux du quartier vous le diront : leurs pas dans la rue résonnent avec ceux de fantômes bienveillants et de légendes qui ont elles aussi aimé ces pierres. En 1964, lorsque Bob Dylan a découvert Paris pour la première fois, où a-t-il séjourné ? Rue Cujas bien sûr.
Plus insolite : qui était son premier guide en France ? Hugues Aufray ! Le chanteur français, grand admirateur de Dylan, avait découvert ce dernier à New York en 1960. Les deux artistes avaient alors noué d’amitié. En 1961, Aufray devient une star en France avec Santiano ; quand Dylan publie son premier album l’année suivante et lui envoie, il entend user de sa notoriété pour le faire connaître dans notre pays.

Le poème de Bob Dylan dédié à Françoise Hardy
Le succès de Dylan en France ne sera pas immédiat mais, dès cette première visite, le plus folk des Prix Nobel de Littérature retrouve Notre-Dame, dont il a rêvé adolescent en lisant Hugo, et s’entiche du romantisme parisien. En 1964, deux ans avant de se produire pour la première fois à l’Olympia, il publie dans le livret de son album Another Side of Bob Dylan un poème dédié à Françoise Hardy qui invoque l’atmosphère du quartier.
L’ombre de Notre-Dame tente de saisir ses pieds, les étudiants faméliques de la Sorbonne arpentent les rues sur d’étiques bicyclettes, la Seine, les bouquinistes, les amoureux… Rien ne manque. En 65, le Bossu de Hugo revient parmi d’autres figures hanter le titre Desolation Row – ajoutée à votre playlist, les 11 minutes et 21 secondes de la chanson représentent le parfait timing pour rejoindre à pied, depuis la rue Cujas, son antre sur l’ile de la Cité. Bon voyage.
Image à la Une : montage avec des clichés de Hughes Aufray, Bob Dylan et Quasimodo.